Bilan de la deuxième phase de travaux de restauration de vasière

La deuxième phase de travaux de restauration de vasières dans le cadre du programme LIFE Baie de l’Aiguillon a débuté  enoctobre 2020 et s’est terminée le 25 février 2021.

Rappel sur l’opération

Dans les années 1960, la prolifération du parasite myticola et un problème d’envasement force l’abandon des aménagements conchylicoles les plus en avales de la baie.
Ces structures, principalement des tables ostréicoles, servent maintenant de support au développement de gisements sauvages d’huîtres japonaises Magallana gigas (en fournissant des support pour la fixation des larves d’huîtres).
Ces gisements sauvages d’huîtres, appelés localement ‘crassats’ qui constituent un habitat « original » solide sur les substrats meubles de vasières, ont plusieurs impacts sur la fonctionnalité de la baie de l’Aiguillon :
• Perte d’habitat naturel de vasière (annexe 1 de la Directive Habitat Faune Flore),
• Rôle de piège à sédiment favorisant la sédimentation,
• Modification locale de la courantologie,
• Concurrence des coquillages d’élevage pour les ressources alimentaires.

Ainsi, dans le cadre du LIFE Baie de l’Aiguillon, une expérimentation de l’enlèvement de ces gisements d’huîtres sauvages, dans un objectif de restauration de l’habitat « vasière », est en cours.

La première phase de ces travaux s’est portée sur le site de la Pointe de l’Aiguillon, où environ 60 hectares de vasière sont à restaurer. Retrouvez le bilan ici.

La deuxième phase de ces travaux s’est poursuivie sur le site de la Pointe de l’Aiguillon, mais également sur le site du Canal de Luçon et sur Charron.

Méthodologie

Pour le chantier 2019/2020, une pelle hydraulique montée sur deux flotteurs à vis sans fin et équipée d’un broyeur alimenté par un moteur de 200 chevaux a été conçue (Entreprise SAS CTAT pour Trézence TP). Une fois à proximité des gisements d’huîtres, les anciennes tables sont retirées avec un godet – pince puis déposées sur un chaland qui les ramène à terre à la fin de chaque marée pour être recyclées. Les coquilles d’huîtres sont ramassées à l’aide du godet et déposées dans le broyeur. Le résidu de broyage (coquilles et sédiments) reste sur site. Les coquilles ressortant du broyeur sont très fines (de l’ordre du centimètre). Deux profondeurs différentes sont expérimentées : 1m20 et 60 cm.

Des améliorations du matériel ont été faites pour le chantier 2020/2021. Un nouvel engin a été conçu (Entreprise SAS CTAT pour Trézence TP ), avec cette fois-ci un broyeur frontal de 3 mètres alimenté par un moteur de 500 CV. Une griffe remplace le godet de la première machine.
Après avoir démantelé les anciennes tables et la ferraille grâce à la griffe et de les avoir déposés sur le chaland à proximité, l’engin passe directement sur les gisements d’huîtres qui sont broyés. Les coquilles d’huîtres sont broyées sur une profondeur d’environ 40 cm sous les sédiments.

Pelleteuse amphibie en action sur le secteur de Charron

Principaux résultats

  • Travail durant 41 marées
  • 3,8 hectares de tables et d’huîtres retirées
  • Environ 80 hectares de vasières restaurées
  • Près de 20 tonnes de ferrailles ramenées à terre

Retrait des gisements d'huîtres sur le secteur de la Pointe de l'Aiguillon

Retrait des gisements d'huîtres sur le secteur de Charron

Poursuite de l’action

L’objectif de restaurer 100 hectares de vasière dans le cadre du projet LIFE Baie de l’Aiguillon a été atteint à l’issue de la deuxième phase de chantier. Une troisième phase de restauration de vasière aura lieu courant l’hiver 2021-2022, grâce notamment à l’obtention d’un financement complémentaire dans le cadre du plan de relance. Cette nouvelle phase de restauration commencera en septembre 2021 et aura pour objectif de terminer le secteur de la Pointe de l’Aiguillon et éventuellement continuer le secteur de Charron.

Afin d’évaluer la pertinence des travaux et leur reproductibilité ailleurs sur le littoral, il faut s’assurer de la non-recolonisation des huîtres dans les années à venir. Ainsi, il est impératif de réaliser des suivis de contrôle sur plusieurs années après la fin des travaux pour vérifier la présence de naissains d’huîtres sur les coquilles restantes.
Le suivi post-travaux de la macrofaune benthique et des sédiments réalisé en 2021 nous permettra d’évaluer la recolonisation de la macrofaune benthique sur les zones où les gisements ont été retirés.

Laissez un commentaire